Zoomancie

  • Auteur : Adrien Tomas
  • Pages : 330
  • Genre : Jeunesse, dystopie

Résumé :

La montée des eaux a eu raison de la plupart des continents du monde. Paris est partiellement sous les eaux. Là-bas, Faustine lutte contre la colère qui a envahi toute l’espèce humaine en s’occupant des animaux du zoo de Montvermeil, des animaux qui ont pratiquement disparu à l’état sauvage. Kamili, sur le riche continent Africain, s’est juré de protéger la réserve naturelle de Mwanga. Mais assurer la sécurité des animaux devient de plus en plus difficile. A Kuala Lumpur, Spider reçoit un papier crypté qui pourrait tout changer. Mais sa vie en devient menacée. Et son seul espoir semble être lié aux araignées.

Avis :

Intrigue

On va suivre ces trois personnages dans leur lutte contre la colère qui a envahi l’humanité, dans leur quotidien qui se voit bouleversé au même moment malgré la distance qui les sépare et dans la découverte de leur habilité à se lier aux animaux. Zoomancie est un roman singulier et très intéressant à découvrir. L’auteur sait surprendre jusqu’à la fin et semer les éléments d’intrigue petit à petit. J’ai particulièrement aimé le dénouement que j’ai trouvé très intelligent.

L’écriture

L’écriture est extrêmement bien maitrisée la plupart du temps ; les citations sont sublimes, les mots sont justement dosés et cinglants pour que l’impact soit puissant. Le début, lorsque l’on découvre le monde dans lequel se passe le roman, est particulièrement agréable à lire parce que cette découverte se fait selon les sentiments des personnages. Les descriptions de ce monde en ruine se fait avec une colère particulièrement bien retranscrite. Une phrase descriptive de la tour Eiffel montée sur une plateforme m’a marquée :

« 60000 Parisiens sont morts pendant les cinq premières semaines de crue, faute de planification, mais la tour Eiffel avait les pieds au sec. »

Les réflexions sur l’écologie et notre mode de consommation actuel sont omniprésents et c’est très appréciable car c’est un thème encore timide dans les romans. Il est abordé très justement, toujours avec cette pointe d’amertume que l’auteur veut faire passer. Des analogies avec notre monde actuel se font tout au long du récit, particulièrement lorsqu’on est du côté de Kamili qui vit dans une Afrique qui s’est enrichie tandis que les pays riches se sont effondrés. Ces parallèles ne sont pas très subtiles mais ils fonctionnent et participent à l’immersion, parce qu’on se reconnait dans les discours.

L’un des points forts de l’écriture est ce ressenti que l’auteur s’est renseigné sur les sujets qu’il aborde. Il a fait des recherches pour être le plus précis possible et on sent qu’il a des connaissances dans sa manière d’écrire. Et c’est le fait de savoir qu’il connait ses sujets qui m’a frustré vers la fin, quand des idées excellentes sont effleurées alors qu’elles auraient mérité plus de développement. Tous les évènements s’enchainent et la partie description qui me plaisait tant laisse place a une action un peu précipitée.

Globalement, l’écriture m’a conquise. Je trouve donc ça un peu dommage qu’elle n’ait pas été constante tout du long. En fait, le reproche principal que je fais à ce livre est sa longueur. S’il avait 100 pages de plus, les idées auraient pu être plus abouties et les personnages auraient été mieux développés.

Les personnages

Faustine est une jeune femme qui lutte contre la colère qui l’entoure. Elle vit dans une ville très pauvre, envahie par les eaux et elle a à peine assez d’argent pour vivre. Mais le jour où une baleine se retrouve bloquée dans les canaux de Paris, elle va découvrir en cet animal l’espoir et l’apaisement qui lui manquait depuis toujours. C’est un personnage affligé par la vie mais qui sait trouver la lumière là où beaucoup ont arrêté de chercher. 

« Les animaux lui font confiance, acceptent toujours sa présence, s’apaisent à son contact, se calment en entendant sa voix. Moi aussi, d’ailleurs. Un rappel quotidien que je suis un animal comme les autres. »

Kamili ne succombe pas à la colère qui a envahi l’humanité. Mais il succombe à la peur. La peur de perdre son unique raison de vivre : son travail de ranger à la réserve de Mwanga et la jeune Okapi avec qui il a tissé un lien de confiance très fort. C’est un personnage pur, qui déteste la violence. Il est souvent submergé par ses émotions, que ça soit la tristesse, la peur ou le désespoir.

 « La violence est un simple spectacle du quotidien. »

Spider est un personnage principal mais qui reste très en retrait dans le roman selon moi, ce qui est dommage car il y avait beaucoup de potentiel pour un faire un personnage très intéressant. Il vit seul, au jour le jour, et travail en tant que Death Broker. Son rôle est de retrouver des personnes dont la tête a été mise à prix mais dont personne ne connait la véritable identité. Il est sans arrêt en alerte, par peur de se faire prendre par la police numérique. Il n’aime pas la présence d’autres humains mais il va trouver des alliées puissantes lorsque sa vie se retrouve menacée : les araignées.

« Il y a toujours quelque chose à craindre, et on ne peut jamais prévoir si le coup dur sera du fait de mère Nature, ou de l’humanité à bout de nerfs. »

L’auteur a su créer des personnages assez unique et intrigant à suivre. Ils nous ressemblent mais le contexte dans lequel ils vivent fait d’eux des humains différents de nous qu’on a envie de découvrir. J’aurais cependant aimé avoir plus de développement de leurs personnalités et de leurs passés. Des pages supplémentaires auraient permis de mieux apprendre à les connaitre.

Récapitulatif et note:

Points forts :

  • Les idées
  • La recherche scientifique
  • L’écriture incisive

Points faibles :

  • Le roman est trop court
  • L’irrégularité de l’écriture

Zoomancie est un roman que j’ai beaucoup apprécié mais je m’attendais à un coup de cœur qui n’a pas eu lieu. Je lui mets donc la note de 16/20. Je recommande ce livre aux personnes qui aiment la dystopie, les thèmes des animaux, de l’écologie et de l’humanisme. C’est selon moi un très bon livre à mettre dans les mains de préadolescents et adolescents.

2 commentaires sur “Zoomancie

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